Souvenir de Shinrin-yoku et haïku à Fillols

A l’occasion de « la semaine du Japon » organisée pour la première fois dans le territoire d’Occitanie, Si le Japon m’était conté a décidé d’y participer en collaboration avec Carme de l’association Sours. Ainsi nous nous sommes retrouvés dans la matinée fraîche du dimanche 27 novembre à l’orée d’une forêt près du village de Fillols.

Carme nous a menés à la découverte du shinrin-yoku, toujours d’un pas assuré et avec beaucoup de petits soins. Au bout d’une trentaine minutes, nous étions déjà loin du monde matériel oubliant complètement le train-train quotidien. Ralentir le rythme nous fait du bien, tellement bien que le froid ne nous dérange guère et que nous parlons au strict minimum car chacun se concentre à communiquer avec l’environnement sans utiliser le langage.

Et puis tout à la fin de la promenade nous avons eu un petit moment pour composer des haïkus, moment parfaitement optimal pour la création de haïkus car nos sens se sont aiguisés au cours du shinrin-yoku. Il s’agit par contre de haïkus presque improvisés, faute de temps, nous n’avons pas pu élaborer nos poèmes mais le partage de nos ressentis sous la forme de la lecture des haïkus est toujours très émotif et couronné de succès.

Merci Carme et tous les participants !

Auteurs : Amina, Gérard, Ariane, Candice, Stéphanie, Étienne, Roser, Évelyne, Tchié, Carme

Le soleil d’automne
éclaire le cycle de la vie
vert et éphémère


Une maison blanche
tapis de feuilles dorées
un arbre tout nu.


Vibrant les arbres
les cloches arrivent à mes oreilles
délice d’automne.


Savoir oser et
encore se redécouvrir…
et heureuse de vivre.


Les couleurs de feu
ne sont pas venues à bout
des cimes enneigées.


Amis les arbres
si différents mais pourtant
vous ne faites qu’un.


Tant d’oiseaux en automne
les entendre dans les arbres
je ne savais pas.


Au loin le bruit d’un ruisseau
qui roule sur ses cailloux
ce sont les cloches d’un troupeaux (ou c’est un troupeau et ses cloches)


Accroché d’un fil
la feuille dorée s’illumine
la vie s’envole.


Cheveux d’anges bleus
mer de mousse, corail vert
des plumes jaunes.

Soleil d’automne
la dernière mouche s’envole
le manteau blanc s’approche.


Le bruit dense du grand calme
me pénètre et m’apaise
je me mélange.


Neige de feuilles rousses
rassure mes pas incertains
je sais où je vais.


Pelló protector
tendre i suau embolcall
em punxes !

Feuilles sèches sur la branche
la forme d’une main
qui dit au revoir.


Je crois voir miroiter
dans un pin éloigné
une goutte l’eau et le soleil.


Tot és un,
és tot transmissió,
intercanvi bé que ens propi.


L’infini est là
ni vie ni mort n’existent
résonance de l’être.


Entre l’ombre et la lumière
le froid et le chaud :
le silence, l’espace, le temps.

Les yeux pleins de larmes
autant de fois que je fus
émue ce matin.


Automne, tes couleurs la vie
qui s’endort un peu
merci d’être là !